L’église Notre-Dame de Trémargat est édifiée sur un placître, entouré de murs et d’un cimetière. Son édification en forme de croix latine irrégulière, comprenant une nef et un transept à un seul vaisseau, remonte au XVIe siècle. Le chœur se termine par un mur plat. Construite en pierre de taille, les murs intérieurs crépis recueillent les peintures murales du fameux maître verrier de Quintin, Hubert de Sainte-Marie. Réalisées dans les années 1950, elles représentent un chemin de croix où la passion du Christ est mise en scène avec des personnages décalés. Les Romains sont ainsi représentés en soldats allemands et en gardes mobiles et les habitants de Palestine par des personnages en costume traditionnel breton !
Le monument a été remanié à plusieurs reprises depuis sa construction, au début du XVIe siècle. Il ne reste guère d’origine que le pignon ouest et l’ossuaire. Entre 1842 et 1845, Chamaillard, entrepreneur à Rostrenen, a relevé les murs de 66 cm, refait la charpente, agrandi le chœur de 2,30 m vers l’est. La baie dont le remplage forme une fleur de lys qui date cette partie, très probablement, de l’époque des mariages d’Anne de Bretagne avec Charles VIII puis Louis XII, a été conservée. La sacristie a été reconstruite et un baptistère sans doute créé. En 1912, le mur ouest et une partie du mur nord ont été démontés et réédifiés. Au XXe siècle, de nombreuses interventions n’ont pu empêcher la dégradation des murs, de la charpente et de la couverture, au point que l’on a dû, pour des raisons de sécurité, fermer l’église au public en janvier 2001.
L’intérieur de l’église offre un spectacle de désolation. L’humidité envahit les murs recouverts de ciment, matériau favorable au développement du salpêtre : c’est ainsi que les peintures murales qui ornent depuis 1950 environ le pourtour de la nef, représentant la Passion du Christ, dues au maître peintre et verrier Hubert de Sainte-Marie, de Quintin (Côtes-d’Armor), sont fortement menacées : l’une des scènes a même disparu, une autre est en très mauvais état. Plus grave encore, la charpente se serait effondrée si, à la croisée du transept, n’avaient été mis en place de solides étais de bois.
Le mobilier a été « mis à l’abri » – dans un désordre indescriptible – dans la sacristie : les statues, en bois, sont ainsi relativement protégées dans un local dont la charpente ne vaut guère mieux que celle du transept et du chœur. Pourtant, certaines œuvres, anciennes, ne manquent pas d’intérêt : un Christ fortement dégradé (il manque une partie du visage et les bras), une sainte Anne trinitaire (la Vierge, à droite, reçoit de sa mère une leçon de lecture ; l’Enfant Jésus, à gauche, est assis sur le bras du fauteuil), deux grandes statues baroques non identifiées, un saint Yves, un Sacré-Cœur.
La restauration de cet ensemble s’impose d’urgence. À cet effet, la Sauvegarde de l’Art français a offert une aide de 2 000 € en 2010.











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